SANG D'ENCRE, JOURNAL D'UNE ANNEE SCOLAIRE
SANG D'ENCRE, JOURNAL D'UNE ANNEE SCOLAIRE
Un livre de Aurélie, Gwendoline, Khadîdja, Kim, Lucie F., Lucie S., Zelda, Léo et Gérard Génarez
Sur une idée de Gérard Génarez
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J'ai eu envie de vous parler de cet ouvrage car il est très bien construit, ce livre est formidable et facile à lire. Histoires de coeur, histoires de vie, brèves de tous les jours...chacun de nous se retrouvera dans la vie de l'un des 9 auteurs.
Pas la peine d'avoir 15 ou 50ans...ce qu'ils nous racontent est universel...et cela fait chaud au coeur...
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Sept filles et un garçon, entre seize et dix-huit ans, du lycée dAlès, lun des plus grands de France, avec ses 3500 élèves. Sur la suggestion de leur prof, Gérard, ils ont tenu leur journal durant toute lannée scolaire 2006-2007. Une écriture à mille lieux des phrases plates et fabriquées qui sont pourtant celles des romans quon propose aux « ados » daujourdhui. Rien de ça ! Jamais ça ! Le portrait dune génération qui fonctionne comme une tribu : engagée, courageuse, amoureuse, désespérée quand la violence menace lun des leurs : « sans papiers », sida, viol, suicide
La vérité, la leur, sans consigne ni censure, avec le talent fou de la jeunesse ! Pas de règles, pas de contraintes, pas de censure
un véritable espace de liberté pour conter son mal-être ou son bonheur. Aurélie, Gwendoline, Khadîdja, Kim, Lucie F., Lucie S., Zelda, Léo et Gérard Génarez, tous se sont livrés sans retenu et ont couché sur papier leurs pensées. Ce dernier est professeur dhistoire et cest lui qui se trouve à la base de ce projet, sans trop savoir pourquoi : « Pourquoi en ce début dannée, pourquoi ces classes ? Pourquoi ces élèves ? Peut-être le besoin daller plus loin, partager des écritures, de la complicité ». Une année scolaire cest long et malgré les échéances (la préparation du bac de français ou général), malgré les épreuves, les vacances, tous et toutes ont écrit, noirci des pages avec leurs mots, plus jeunes, plus frais
« plus vrais ». Résultat, un concentré de vie, un dynamisme loin de la léthargie dont est parfois accusée la jeunesse. On les accompagne pendant un an, on traverse les saisons avec eux, on participe à leurs soirées, on sengage avec eux pour les sans-papiers, on écoute leurs peines, leurs coups de cur. Cest lune des forces du journal, en quelques pages peuvent se côtoyer des réflexions sur le mur séparant Israël et la Palestine (Khadîdja) et les problèmes sentimentaux (« Je ladmire de ne pas être comme moi. Je ladmire de savoir aimer correctement. Je laime autant, mais je laime mal », Kim), les comptes-rendus daction pour les sans-papiers et les interrogations du prof sur sa tâche, son lycée
le grand écart intellectuel en quelque sorte ! Que le sujet soit lourd ou léger, ces jeunes sont toujours autant passionnés, engagés, plein de répartie. Il ny à quà lire les aventures de Lucie S. en train de (se) débattre avec le directeur de cabinet du maire de la ville, Mr. Quenevir (« Ecoutez, je ne suis pas venu débattre politique. Je suis venue vous présenter des cas, bien plus réels que vos discours, on regarde ? »). Linsouciance, lutopie face à la froideur, au pragmatisme si politique. Une insouciance qui peut vite virer à linnocence et à la naïveté parfois. Période de linsouciance certes, mais également période de toutes les questions, des doutes, dun mal-être inexplicable. Le suicide, la mort, lamour, lavenir, ils nhésitent pas à se confier, conférant ainsi à lexercice un aspect thérapeutique et cathartique. Un journal « intime » destiné au public, mais aussi un renouveau du lien entre professeurs et élèves, comme le dit Gérard : « Depuis des années, cette envie de construire quelque chose de différent avec les élèves me titille ». A lheure où le gouvernement cherche des solutions aux maux scolaires (violence, échec
), le collège Jean-Baptiste Dumas na pas trouver LA solution, mais a prouvé que professeur et élèves nétaient pas en opposition perpétuelle.
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